Des voix féministes d'Asie du Sud-Ouest, d'Afrique du Nord et d'Europe prennent la parole et montent sur scène lors du festival Tashweesh.

Des voix féministes d'Asie du Sud-Ouest, d'Afrique du Nord et d'Europe prennent la parole et montent sur scène lors du festival Tashweesh.

Tashweesh est le mot arabe qui désigne le bruissement, le brouhaha, le grondement d’une multitude de voix qui s'unissent dans le murmure d'une foule. Après le succès de la première édition en 2018, l'initiative du Beursschouwburg et du Goethe Institut se poursuit cette année avec le soutien de deux nouveaux partenaires, L'Art Rue (Tunis) et Tanzquartier (Vienne).

Voyageant comme un relais artistique au départ de Tunis, le festival occupera les scènes du Beursschouwburg entre le 28 septembre et le 8 octobre avant de se rendre à Vienne. Proposant à la fois un programme commun et des projets spécifiques à chaque ville, les publics, artistes et intervenant·es seront convié·es à une conversation multiforme afin d’imaginer une société féministe et connectée, bien au-delà des mers et des frontières.

Dans sa conférence d'ouverture, l'écrivaine Fatima Daas (La Petite dernière, 2020) abordera la déconstruction de l'identité et la (re)construction d'alliances féministes. Nadia Kara animera une série de conférences sur des sujets allant de la reconquête de l'espace domestique aux perspectives des femmes arabes dans l'industrie musicale, tandis qu'un kiosque offrira aux lecteur·ices la possibilité de parcourir des livres et des zines sélectionnés par plusieurs collectifs féministes de Bruxelles.

Le festival, toutefois, ne se contentera pas de toucher nos neurones : la performance et le cinéma radical y occuperont une place de choix, en révélant des créatrices émergentes et leurs visions incarnées et postcoloniales de la révolution, de la création et de la charge politique des archives. Rima Nadji présentera son intense méditation chorégraphique sur la naissance et la révolution, I Grew an Alien Inside of Me, inspirée des expériences réelles de mères et de manifestant·es de rue, tandis que Salma Said et Miriam Coretta Schulte donnent une nouvelle vie théâtrale à l'archive vidéo 858, témoignage de la révolution égyptienne de 2011, dans leur performance Behind Your Eyeballs. Parvin Saljoughi présentera sa chorégraphie expérimentale, Temporarily Closed, sur l'exil et la mémoire.

Tashweesh Cinema compilera une sélection de douze courts et moyens métrages en accès libre dans l'espace le plus intime du Beursshouwburg, tandis que Maqam.tv accueillera la première belge du dernier chapitre de la série de films de Marwa Arsanios (Who is Afraid of Ideology) autour du potentiel collectif des luttes paysannes au Liban. Pour approfondir certaines de ces questions brûlantes, nous reviendrons aux femmes cinéastes du 20ème siècle avec l'essai filmique d'Assia Djebar sur la résistance, le deuil et la mémoire, intitulé La Nouba des femmes du Mont Chenoua.

“Notre vision porte moins sur les pièces finies que sur le processus, la collaboration, la motivation et la potentialité esthétique et politique de la pratique de chacun·e. Le festival ne prétend pas donner la parole aux artistes et aux activistes, mais plutôt de se mettre à leur école en entrant en dialogue avec leurs pratiques.” Co-curatrices Tania El Khoury & Bochra Triki

Aux côtés des nombreuses voix de Tashweesh, le festival inaugurera l'exposition Listening through the cracks, où Ghita Skali, Basma al-Sharif et Golnesa Rezanezhad nous invitent à imaginer différents rapports au temps, en nous plongeant dans les rythmes d'un récit en cours d’écriture. En effet, la prise de parole ne saurait être dissociée de l'acte d'écouter. Ainsi, une session d'écoute collective, we dreamt of utopia but woke up screaming nous plongera dans les archives sonores de Yasmina Reggad et la profusion d'archives alternatives produites par les émissions de la Pan African Space Station des années 1960 à nos jours.

Enfin, la programmation éclectique de Tashweesh se conclura dans la catharsis du dancefloor avec Dj Haram et sa version chargée en basses du Jersey club et du mahraganat moyen-oriental, lors d’une soirée de clôture sur le rooftop du Beursschouwburg. 

“À travers ces multiples rassemblements, notre volonté est de réunir les corps dans la célébration, la décolonisation, la déconstruction des lois et des règles patriarcales, comme une façon de repenser les féminismes dans une pluralité collective, intime et inclusive.”

Fini le bruit de fond, on prend la parole haut et fort ! 
tashweeshfestival.com

 

TASHWEESH FESTIVAL au Beursschouwburg
du 28/09 au 08/10 

Drink d’ouverture le 28/09 à partir de 17:00 au Beurscafé
Fête de clôture le 08/10 à partir de 22:00 sur le rooftop

Programme complet sur le site du Beursschouwburg.

Tashweesh festival fait partie de FEMINIST SEPTEMBER à Bruxelles:
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FAME festival
Les journées du Matrimoine
Journées Feministes
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Les Volumineuses

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A propos de Beursschouwburg

Le Beursschouwburg est un centre d'art et de réflexion multidisciplinaire, un lieu de rencontres et d'échanges profondément ancré dans la réalité bruxelloise. Ici, nous encourageons les pratiques locales et soutenons leur intégration dans une perspective globale plus large. 

Le Beursschouwburg fonctionne comme une plateforme de présentation et développement pour un large éventail de pratiques et de recherches artistiques, comme un réseau de soutien et d'expérimentation pour les artistes, les collectifs, les penseurs et les penseuses, et enfin, comme un lieu pour questionner la normativité et accueillir de nouveaux récits.

Grâce à des collaborations fertiles, nous co-créons des programmes pour susciter des rencontres entre les publics et les genres, à la croisée de l'art et de la vie quotidienne, des artistes émergents et établis, de l'urgence et de la joie.

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