Beursschouwburg annonce ses cinq nouveaux·elles artistes associé·e·s
Farida Amadou, Loucka Fiagan, Rand Abou-Fakher, et le duo nadjim bigou-fathi et soto labor sont les nouveaux artistes associé·e·s du Beursschouwburg. Ielles se consacrent aux mondes merveilleux de l'exploration à cordes, de la censure subconsciente, d'un projet de long métrage, de la critique poétique et de la poésie critique - et ielles ne le font pas seul·e·s.
De Constellatie
Les cinq artistes ont été sélectionné·e·s sur base d'un appel à candidatures initié par l'équipe artistique du Beursschouwburg et d'un jury externe composé de Joachim Ben Yakoub, Moya Michael et Arne Huysmans. Pendant deux ans et demi, les résident·e·s seront soutenu·e·s par le réseau spécialement conçu De Constellatie. Les équipes de Beursschouwburg, Zinnema (espace ouvert qui soutient les talents à Bruxelles), Hiros (organisation qui soutient le développement de parcours artistiques), Bâtard (festival de performances), Argos (centre for audiovisual arts), Volta (espace de travail et de présentation de musique) et Level Five (atelier coopératif pour et par les artistes ) fourniront une assistance en matière d'infrastructure, de gestion et de contenu.
nadjim bigou-fathi & soto labor
Du discours au chant, du texte à la partition, de la recherche à la performance : ce duo critique-poétique invite le public à réfléchir sur la production et la transmission des histoires.
FRSH (search for an object in a pocket) est une étude critique des méthodes de production et de performance du discours : de la parole au chant, du geste à la danse, du texte à la partition. Bien au-delà de toute distinction entre recherche et performance, le duo poétique soto labor et nadjim bigou-fathi concentre son regard sur les dynamiques de pouvoir qui déterminent la façon dont les histoires sont produites et transmises. Ce faisant, ils demandent au public de les aider à réfléchir – avec leurs oreilles et/ou leurs bouches – à la manière dont nous pouvons rebattre les cartes. Plus précisément, soto labor (il) et nadjim bigou-fathi (il) s'engagent avec des matériaux théoriques et vidéographiques et les transforment en un/leur langage performatif.
nadjim bigou-fathi (1990, FR) est un designer, artiste visuel et performeur. Il s'intéresse à l’émergence des limites – des murs aux mots – et aux dynamiques normatives, territoriales ou autoritaires qui les sous-tendent. Par le biais de projets curatoriaux, sculpturaux ou performatifs, il étudie des situations d'attente et d'anticipation en interrogeant les relations de pouvoirs entre les participant·e·s.
soto labor (1993, FR) est un poète, artiste visuel et performeur. Fortement influencé par le hip-hop comme moyen d'autonomisation, il explore différentes formes de récit et de performance, tout en se penchant sur les conditions qui rendent cela (im)possible pour certain·e·s. Ses histoires courtes, fables, poèmes et paroles de rap deviennent ainsi des outils de critique politique.
Farida Amadou
Avec sa basse comme fidèle compagnon, la pionnière autodidacte du son travaille sur, eh bien, quelque chose de nouveau, bien sûr – mais encore inconnu de tous·tes.
Farida Amadou (elle) repousse les limites de sa basse électronique depuis des années. En 2021, elle utilise la vidéo pour la première fois lors d'une performance captivante mêlant le son à l'image. Farida prévoit actuellement de développer ce projet en organisant des ateliers autour desquels de nouvelles communautés peuvent émerger. Personne ne sait encore à quoi s'attendre. Mais connaissant Farida, ce sera quelque chose de totalement neuf et inédit.
Farida Amadou (née en 1989, BE) est une musicienne et performeuse autodidacte basée à Liège, en Belgique. La basse électrique est son instrument principal depuis 2011. En 2013, elle commence à jouer de nombreux genres musicaux différents, notamment le blues, le jazz et le hip-hop. Constamment désignée comme l'une des nouvelles étoiles les plus remarquables de la scène libre et d'improvisation européenne, Amadou extrait des sons captivants de sa basse Fender sans sacrifier la musicalité. Elle a fait ses preuves (inter)nationales dans des collaborations ambitieuses avec des figures de proue telles que le pionnier du free jazz Peter Brötzmann et Thurston Moore de Sonic Youth. En 2018, elle a joué avec le combo punk liégeois Cocaine Piss. Pour Europalia 2021, Farida a créé une installation sonore, avec le soutien d'Overtoon, QO2 et les ateliers claus. 2023 s'annonce comme une année de tournée et de travail sur un nouvel album.
Rand Abou-Fakher
Cette cinéaste en plein essor travaille sur son premier long métrage de fiction, ou comment guérir de l'illusion de l'amour entre le remords et l'empathie.
Dans son premier long métrage de fiction, la réalisatrice Rand Abou-Fakher (elle) se demande si le pardon est possible tant que notre douleur n'est pas reconnue. Nous avons tendance à retourner à l'endroit où notre innocence et notre confiance ont été bafouées, à la recherche de reconnaissance et d'amour perdu. Une bonne manière de guérir, ou une façon de continuer à se faire du mal ? En filmant des scènes entières en plan séquence et en fournissant à ses acteurs·ices des éléments fragmentaires sur le scénario, Abou-Fakher brouille parfois de manière (dés)agréable les pistes entre la fiction et la réalité.
Rand Abou-Fakher (1995, SYR) obtient un diplôme de flûtiste au Conservatoire syrien, et élargit sa pratique à Bruxelles pour englober les arts audiovisuels. Aujourd'hui, elle travaille en tant que réalisatrice, comédienne de théâtre, productrice, cheffe de projet (artistique) et programmatrice. Ses courts métrages Braided Love (2018) et So We Live (2020) ont été présentés dans des festivals et des musées du monde entier. Dans le processus, So We Live a remporté plusieurs fois un prix de qualification pour les Oscars.
Loucka Fiagan
Poète multidisciplinaire plongeant dans les ombres de la conscience à la recherche de poses, de performances, de formes, d'histoires et de bruits censurés, entre autres abominations fabuleuses.
Notre inconscient contient des poses, des formes de vie, des sons et des histoires que nous censurons sans nous en rendre compte. Ce sont les objets de recherche du poète multidisciplinaire Loucka Fiagan (il). Il plonge physiquement et mentalement dans les ombres psychanalytiques jusqu'à ce que la vidéo, le son et les mots jaillissent de l'obscurité jusqu'aux feux de la rampe. Voici ce que nous avions oublié que nous avions oublié ! Incompréhensible ? Ça veut dire qu'on est prêt·es. C'est parti.
Loucka Fiagan (1994, BE) est un poète pluridisciplinaire qui, tout en résidant en Belgique, investit l'inconscient (collectif) et les nombreuses histoires qu'il renferme. Là, il rassemble, crée et utilise des textes, de la musique, et de la danse selon toutes sortes de configurations hybrides, et rompt audacieusement avec les conventions artistiques, comme les artistes surréalistes ou underground beat bop qui le précèdent et l'inspirent. Ainsi, il crée des performances multimédia avec Oscar Cassamajor et Castélie Yalombo sous le nom de WDKY, ou du hip-hop expérimental avec Vinco Zine sous le nom de The Eskaton 115. Il fait également partie de la fondation Home JAN pour l'art, la permaculture et le soin.
Le 17 février à 21h, assistez gratuitement à un work-in-progress de nadjim bigou-fathi et soto labor. plus d'infos
Le 24 février, Melat Gebeyaw Nigussie et Ellen De Bin présentent le programme de résidence de Beursschouwburg dans le cadre de Learning from Lumbung. Public Forum on Documenta Fifteen. plus d'infos